Puissant antispasmodique, le gattilier régule le cycle féminin et aide à lutter contre les troubles liés au syndrome prémenstruel ou SPM. L'arbre à poivre se révèle aussi très efficace en cas de douleurs des règles (spasmes de l'utérus, douleurs mammaires). Le gattilier est employé lors des troubles de la ménopause ou de la préménopause.
Nom scientifique : Vitex agnus castus
Noms communs : gattilier, arbre à poivre, poivre de moine, agneau chaste
Nom anglais : chaste tree
Classification botanique : famille des verbénacées ( verbenaceae )
Formes et préparations : baies séchées, poudres, gélules, extraits titrés
Les extraits du gattilier sont principalement utilisés pour soulager les symptômes douloureux liés au syndrome prémenstruel : douleurs du bas-ventre, irritabilité, insomnie, douleurs des seins ou mastalgie.
Pas d'usage externe.
On utilise les extraits de gattilier en cas de cycle menstruel douloureux ou irrégulier, ainsi que de troubles divers liés au syndrome prémenstruel. Le gattilier est aussi recommandé dans toutes les périodes de la vie où le cycle menstruel est irrégulier, comme la préménopause. Les extraits de gattilier ont un effet progestérone-like, ce qui explique les indications thérapeutiques les plus usuelles.
On emploie l'extrait de gattilier pour son action progesterone-like à la ménopause ou pour rétablir l'équilibre oestrogène-progestérone dans l'organisme. L'action hormonale du gattilier est due à son action sur l'hypophyse. Les utilisations du gattilier comme plante brûle-graisse ne sont pas étayées scientifiquement.
Les bienfaits thérapeutiques du gattilier ont été utilisés depuis l'Antiquité. On sait par les textes anciens que Dioscoride, un médecin grec, extrayait les graines de la baie de gattilier et s'en servait pour fabriquer un remède destiné à apaiser le désir sexuel. On l'utilisait, semble-t-il, dans une optique analogue au Moyen Age, où les baies étaient consommées par les moines voués au célibat. C'est à cette époque que remonterait le nom vernaculaire de " poivre de moine" que l'on donne parfois au gattilier. L'effet calmant des baies sur la libido n'a pas été démontré par des études scientifiques. Le gattilier tombe par la suite quelque peu dans l'oubli, avant de revenir sur le devant de la scène des médecines douces en 1943. A cette époque, un laboratoire allemand entreprit d'extraire du gattilier l'une de ses principales substances, l'agnuside. En 1950, on se sert en France d'extraits de Vitex castus pour traiter les douleurs des seins d'origine hormonale. Le gattilier est aujourd'hui une valeur sûre parmi les plantes employées en phytothérapie dans les troubles du cycle menstruel et de la ménopause.
Le gattilier est un petit arbuste que l'on rencontre à l'origine dans les pays méditerranéens comme la Grèce ou l'Italie. Il est également présent dans de nombreuses régions du centre de l'Asie. Le gattilier apprécie la proximité de l'eau et c'est la raison pour laquelle il pousse principalement sur les rivages des fleuves ou des ruisseaux. Les branches étaient employées dans l'Antiquité gréco-romaine pour confectionner des paniers. Mais le gattilier est surtout connu pour sa baie. Ce fruit de l'arbuste se récolte au début de l'automne et rappelle le poivre par sa taille aussi bien que par son goût.
En phytothérapie, on utilise la baie de gattilier séchée.
Le gattilier se compose d'une part de flavonoïdes (la casticine et les C-hétérosides), d'autre part d'iridoïdes, principalement de l'aucuboside et de l'agnuside, mais aussi de l'eurostoside. La plante est riche en huile essentielle.
Le gattilier est utilisé en phytothérapie sous forme d'extraits. Ces extraits peuvent prendre la forme de poudre présentée en gélules ou en comprimés. Mais on trouve aussi des extraits liquides ou encore des teintures.
- Pour obtenir un effet sensible, il faut absorber l'équivalent de substance active correspondant à 30-40 mg de baie séchée. Les préparations mentionnent en principe le taux de casticine ou celui d'agnuside, deux substances caractéristiques de la plante servant de marqueurs dans le processus de fabrication des extraits de gattilier.
- Pour des préparations sèches dosées de 0,6 à 1% de casticine, la dose journalière est de 2 à 4,5 mg par jour. Pour des extraits dosés entre 0,5 et 6% d'agnuside, il convient d'absorber entre 1 et 4 mg de préparation par jour. Les dosages des teintures dépendent de la préparation et sont indiqués par le fabricant.
Il faut noter que les effets bénéfiques ne se manifestent que sur le long terme et qu'il faut au minimum trois mois de prise pour régulariser le cycle menstruel et diminuer les douleurs liées au syndrome prémenstruel.
Le gattilier agit sur la régulation du cycle menstruel. Il n'est pas recommandé d'entreprendre une automédication en cas de troubles des menstruations. Mieux vaut donc consulter son médecin traitant avant d'avoir recours aux extraits de gattilier, une intervention sur le cycle hormonal n'étant jamais neutre.
En raison de son action hormonale, le gattilier est déconseillé en cas de grossesse. Il est également déconseillé si l'on envisage à plus ou moins court terme une fécondation in vitro , dans la mesure où le gattilier est soupçonné d'empêcher la fixation de l'embryon sur les parois de l'utérus.
Ils sont rares, mais il peut s'agir de troubles digestifs, de nausées, de maux de tête ou encore d'allergies cutanées.
Aucune interaction connue.
Le gattilier pourrait interagir avec l' hormonothérapie de substitution : mieux vaut donc éviter la prise de cette plante si l'on suit un THS. Interactions supposées avec la carbidopa, le métoclopamide et la lévodopa, ainsi qu'avec l'ensemble des antidopaminergiques.
L'utilisation du gattilier pour soigner les problèmes liés aux règles est aujourd'hui reconnue par l'OMS. Son efficacité se manifeste principalement dans la prévention des troubles prémenstruels pour les femmes qui y sont prédisposées, ainsi que dans la prise en charge des douleurs mammaires d'origine hormonale. A l'inverse, si on peut essayer le gattilier comme traitement d'appoint des troubles de la ménopause, son efficacité n'a dans ce domaine pas été scientifiquement prouvée. Le traitement des troubles menstruels par le gattilier est très répandu en Allemagne, où l'on trouve d'ailleurs des préparations hautement dosées qui permettent d'espacer les prises. En France, le gattilier est moins employé. Il n'en demeure pas moins qu'il permet de réduire les manifestations douloureuses ou gênantes du cycle hormonal, quasiment sans effets secondaires.
Le cycle menstruel féminin et l'équilibre hormonal sont des phénomènes complexes : même si le gattilier est une plante, il n'est pas recommandé de l'employer sans avis médical.
Trente études ont été menées par la firme pharmaceutique allemande qui commercialisa, après 1943, les premiers extraits de gattilier. Elles se sont échelonnées jusqu'à la fin des années 1990, mais ne présentaient pas toujours toute la rigueur scientifique souhaitée (absence de groupe témoin recevant un placebo). Ces recherches ont surtout eu un impact en Allemagne, mais n'ont pas été publiées dans des revues scientifiques internationales. Depuis les années 1990, des essais cliniques avec groupe placebo ont prouvé l'efficacité et l'innocuité des extraits de gattilier dans les cas de syndromes prémenstruels (SPM). Dans les années 2000, deux laboratoires différents ont réalisé des études sur les effets du gattilier sur les douleurs mammaireset ont démontré que les extraits de la plante avaient le pouvoir de réduire les troubles. Les études sur les bienfaits du gattilier au moment de la ménopause sont pour l'instant peu concluantes. Il en va de même des études sur l'impact que la plante pourrait avoir sur l'infertilité féminine.